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Crématiste, un métier vital

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Published by in French / Francais ·

Il est des métiers qui ne peuvent se concevoir comme des vocations. Qui pourrait avoir envie, dès son plus jeune âge, de devenir crématiste ou agent des pompes funèbres ? D'une façon générale, les métiers liés à la mort restent encore tabous. Qui sont ces gens dont la société ne peut se passer, qui côtoient au quotidien défunts et familles éperdues ? Nous avons, comme d'autres, cette fascination mêlée de respect pour ces “hommes de cran” qui exercent leur métier avec tout le détachement nécessaire et toute la rigueur imposée.
Au centre funéraire de Thionville, qui comprend un funerarium, un crématorium et un colombarium, se pratiquent 2000 crémations par an, un chiffre qui a triplé depuis 20 ans. « C'est plus propre que l'inhumation, et puis cela revient moins cher que l'entretien d'une tombe. En plus, avec la mobilité géographique, les caveaux de famille ne sont guère plus demandés » nous explique Cecil Coves, l'élu thionvillois président du centre funéraire. Les employés y sont polyvalents. Ils déchargent les corps et les transportent en chambres froides, participent ou assistent aux soins pratiqués par les thanatopracteurs, accueillent les familles, assurent les formalités administratives et bien sûr, tous les aspects “techniques” liés à la crémation en elle-même.

Le tout doit être orchestré sans fausse note, dans le funéraire, on ne pardonne pas la moindre erreur, voilà bien une chose qui ne change pas. Tout comme le côté un peu théâtral des salons funéraires, tentures et chandeliers dans des tons tristes et surannés. Le marché de la mort (car il existe bel et bien) est-il irrémédiablement voué à être l'oublié des agenceurs d'espaces et autres architectes d'intérieur ? Il est pourtant réputé prospère, les poncifs vont de soi... « C'est un service qui rapporte beaucoup d'argent, c'est pourquoi beaucoup d'entreprises du secteur sont privées. Ici, c'est une régie municipale, les éventuels bénéfices sont donc réinjectés dans la structure. » Le centre funéraire de Thionville va donc s'équiper en avant-première d'une nouvelle chaudière à filtre anti plomb-mercure pour être conforme aux règlementations environnementales au niveau des rejets de fumées. Coût de l'opération : 1 million d'euros qui sera amorti rapidement, dans environ 2500 crémations, soit un peu plus d'un an.
«Savoir prendre du recul »
« Il faut être d'une nature calme et d'un tempérament équilibré, avoir une grande maîtrise de soi-même pour exercer ce métier », mentionne Maurice Del Vecchio, chef du centre funéraire, « bien sûr il y a les corps, on peut même parler de cadavres pour certains, qui peuvent arriver dans n'importe quel état». Charmant, ce reportage n'est-ce pas? Il faut dire que lorsque l’on a pénétré dans les salles à l'arrière des fours, on a manqué tourner de l'œil... « Ah ça, désolé, c'est vrai qu'il y a toujours cette odeur résiduelle, mais nous on ne la sent plus. » Ok, on prend l'air et on finit l'interview sur le parking d'accord ?
Et puis, il y a les familles endeuillées. Ceux qui incinèrent sont aussi ceux qui assurent le relationnel avec les familles. Chacune pense être seule à subir ces moments douloureux. Psychologiquement, le passage de l'un à l'autre n'est pas toujours évident. « Il faut aussi savoir gérer le désarroi, les crises, parfois la colère des familles qui ne savent pas toujours diriger leur chagrin autrement que vers le personnel du crématorium. »

Un autre aspect de ce métier, qui est primordial, c'est de savoir prendre du recul. « On ne peut pas faire notre boulot comme des robots. Les premiers temps, c'est d'ailleurs difficile. Ce qui nous aide, c'est l'entente entre collègues. C'est essentiel pour décompresser, on fait du sport, on parle d'autre chose, on plaisante »... On l'aura compris, ces gars-là sont des rocs, mais ils n'ont pas un cœur de pierre. Maurice avoue aussi qu'il lui arrive de « céder aux coups de blues lorsque je commence à réfléchir un peu trop. Et puis, je connais du monde dans le coin, quand le défunt est un ami ou un parent, il serait préférable que je n'assure pas le service. Et bien c'est plus fort que moi, je le fais car je sens que les familles voudraient que ce soit moi. C'est très difficile émotionnellement. » Un métier qui est amené à évoluer, avec l'augmentation de la demande en cérémonies civiles. Pour l'instant, les agents funéraires se forment avec des stages qui leur permettent d'acquérir des habilitations, mais le secteur sera forcé de se professionnaliser avec cette tendance. Ames sensibles, s'abstenir.  




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